Hypnose II

La séance de samedi a été très forte, très bouleversante même.

J’ai pu échanger avec Julien sur ma situation actuelle et la nette amélioration de ma vie en majeur partie grâce à mon nouveau travail. Mais j’ai pu également lui parler brièvement de mes vacances extraordinaires passées en montagne au contact de la nature, j’ai pu lui préciser que la nature et la forêt en particulier étaient des éléments importants à mon équilibre et mon bien-être.

Je lui ai parlé de mon arrêt du tabac depuis le 1^er septembre. Il était très fier de moi et m’a encouragé dans cette voie. Il m’a précisé que cette décision faisait partie d’une belle dynamique de changement et que l’hypno-thérapie que nous avions entrepris, bien que non accès sur ce sujet, serait toutefois bénéfique pour ma démarche et m’aiderait.

Julien est toujours bienveillant et souriant et cela me fait du bien de lui parler. J’ai toujours du mal à parler de moi de peur que ça n’intéresse personne mais avec lui j’ose un peu plus et à chaque foi il est enthousiaste et attentif à ce que je lui révèle, même pour des détails comme mon trek en montagne.

J’aimerai parvenir à me livrer davantage et à lui faire confiance mais je sais que c’est toujours long pour moi avec mon instinct naturel méfiant.

A un moment, il m’a demandé si je connaissais un Michael ? Je ne sais pas pourquoi il m’a demandé cela mais il m’a dit qu’on en reparlerait plus tard. Il y avait toujours les sujets importants liés à l’estime de soi et la confiance en soi. Des sujets que nous aborderons également lors de la prochaine séance.

La séance du jour étant dédié à régler mon problème de deuil et de culpabilité.

Après m’avoir détendue par la respiration et la prise de conscience de mon être et de mon corps dans l’instant présent (comme lors de la méditation que je pratique régulièrement à présent), Julien m’a envoyé dans un sentier autour d’un paysage forestier qu’il a su rendre vivant par ses précisions.

Ce sentier au milieu des arbres déboulait ensuite sur une clairière. Autant dire que j’avais toujours la déglutition en fond, comme pour me garder connectée à la réalité.

J’étais dans une bulle dans la clairière et au loin je savais qui allait apparaître avant même qu’il ne me le dise. Mathieu était là dans sa bulle également et il s’approchait de moi. J’ai senti un premier bouleversement quand il a prononcé son nom. Quelque chose s’est passé. Peut-être parce que je ne savais pas qu’il allait le faire « apparaitre » devant moi dans mon imaginaire.

Mathieu s’est approché et nous étions reliés l’un à l’autre par un lien qui sortait de nos corps. A ce moment alors il m’a laissé lui parler, lui dire ce que j’avais sur le cœur pendant le temps que je voulais. Mes yeux convulsaient horriblement et je les sentais bouger à toute vitesse sous mes paupières sans pouvoir les contrôler. Et pendant que je me faisais à l’idée que je n’y pouvais rien mais qu’au contraire cela était bon signe parce que j’étais en état d’hypnose comme il me l’avait expliqué à la séance précédente, j’ai essayé de me consacrer pleinement à ma tâche. J’ai vidé mon cœur, un peu sans cohérence, seulement lui dire ce que je voulais lui dire une dernière fois. Des paroles d’amour, de colère, des mots forts et une sensation puissante mais indescriptible. Je voulais tout donner pour qu’il me laisse en paix et que je le laisse en paix. Je voulais tout donner pour nous sauver. Et c’était difficile émotionnellement mais beau et puissant.

Alors j’ai ensuite répété à haute voix ce que me disait de dire Julien. J’ai ensuite coupé ce lien qui nous unissait d’un geste de la main. Il est tombé au sol et ses dispersé après avoir brulé en grandes flammes et fait des cendres à la place desquels ont ensuite poussé des fleurs. Et tandis que Mathieu repartait par là où il était venu, j’ai appliqué sur mon corps un baume pour cicatriser la plaie qui remplaçait le lien.

Julien m’a fait revenir tout doucement. J’avais versé quelques larmes en lui parlant mais l’envie de pleurer était toujours présente au sortir de l’état d’hypnose.

Alors il m’a dit de lâcher mes larmes qui sont sorties toutes seules. J’étais un peu bouleversée mais heureuse de cette séance. J’ai senti que quelque chose c’était produit, quelque chose de beau et de fort. Et j’espère du fond de mon cœur que cela a fonctionné.

Dimanche plusieurs petits papillons virevoltaient sur le lierre en fleur de la maison. Les mêmes que celui que Mathieu m’avait envoyé. J’avais le sourire en les regardant, un sourire de tendresse et de douceur.

Samedi 18 septembre 2021, j’ai laissé Mathieu partir.